La semaine des diététiciens
Cette année, la Semaine des Diététiciens a pour thème les malnutritions, ou pour parler plus clairement, la malbouffe!
Tout le monde le sait aujourd’hui, il faut éviter de manger trop gras, trop sucré, trop salé. Mais ce que l’on sait moins, c’est que finalement, l’alimentation des belges ne pêche pas par excès de mauvaises choses, mais plutôt par défaut de bonnes: on ne mange pas assez. Quoi, Comment? Pas assez, le belge qui est en surpoids?!
En surpoids et pourtant mal nourri
L’indice de masse corporelle (IMC: taille / poids²) du Belge moyen se situe aux alentours de 26 alors que la fourchette de poids idéal se situe entre 18 et 25. Au total, 45% de la population dépasse son poids idéal, presque un Belge sur deux. Et pourtant le Belge ne mange pas assez et les campagnes de santé publique doivent réviser leur formule.
Les priorités nutritionnelles
Afin d’être en bonne santé, le Belge doit revoir ses habitudes alimentaires. Le projet Global Burden Disease 2016 a dressé la liste des 10 habitudes alimentaires qui ont le plus grand impact sur la santé et les belges devraient donc:
- Consommer plus de céréales complètes
- Manger plus de fruits
- Intégrer les noix et les graines à leur menu
- Diminuer leur consommation de sel
- Manger plus de légumes
- Consommer plus d’omega-3 (poissons gras, huiles de colza, noix, lin)
- Avoir une alimentation plus riche en fibres
- Redécouvrir les légumineuses et en manger régulièrement
- Limiter leur consommation de viande transformée (charcuteries, hachés, viandes préparées)
- Améliorer leur consommation de lait et de produits laitiers
Retrouver ces 10 priorités en image sur le très bon site de Food in Action
Manger Vrai
Le Belge doit donc manger plus, mais plus de bons et “vrais aliments”. Par vrais aliments, j’entends aliments peu ou pas transformés. Car les aliments ultra-transformés sont souvent (voire toujours) pauvres en nutriments essentiels à notre organisme comme les fibres, les vitamines et minéraux, mais par contre sont riches en calories. C’est ce que l’on appelle aussi des calories vides. En sur-consommant des aliments ultra-transformés et de la junk food, on peut se retrouver en surpoids ou obèse, tout en étant dénutri! Il est important de remettre dans nos assiettes plus d’aliments bruts, peu transformés: des fruits, des légumes, des céréales complètes (sous forme de pain ou entières), des légumineuses, du poisson, de la viande, etc.
Degré de transformation des aliments (Mangeons Vrai – Dr A Fardet)
Une nouvelle classification
Pour mieux comprendre vers quels aliments nous devrions nous tourner pour être en bonne santé, une nouvelle classification des aliments a été proposée. il s’agit de la classification NOVA qui propose 4 catégories:
- Les aliments bruts ou peu transformés
Les fruits et légumes, les grains céréaliers entiers ou la farine complète, le lait et les yaourts, la viande, le poisson, etc. - Les ingrédients culinaires
le sel, le sucre, les huiles, le beurre, le miel, les sirops, les amidons, le vinaigre, etc. - Les aliments transformés
les aliments transformés relativement simples, comportant deux ou plusieurs aliments du groupe 1 et des ingrédients du groupe 2, le fromage, le pain, la viande et le poisson séchés, etc. - Les aliments ultra-transformés
les aliments industriels, comprenant 5 ingrédients ou plus et contenant des substances qui ne sont pas couramment utilisées à la maison comme le lactosérum, la caséine, le lactose, les isolats de protéines, le sucre inverti, etc.
Cette nouvelle classification, qui à mon avis est extrêmement pertinente, se retrouve dans le livre publié par le Dr Anthony Fardet (dont je vous conseille vivement la lecture). D’après les recherches qu’il a menées, il faudrait limiter la consommation d’aliments ultra-transformés à maximum 15% de notre ration calorique journalière, soit l’équivalent de 330 kcal pour un adulte de 70kg, ce qui correspond à 1 magnum double caramel ou 50g de chips + 1 canette de soda ou 1 petit bol de Chocapic (30g!) + 1 Yop vanille… On y est vite et le plus effrayant, c’est que nous enfants dépassent généralement de très loin cette recommandation.
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En pratique, comment faire?
Toute cela semble bien théorique et la mise en pratique peut paraître bien fastidieuse pour qui n’a jamais dû s’interroger sur son alimentation. Je vous conseille de commencer par remplacer un aliment. Choisissez quelque chose que vous consommez régulièrement et tentez de trouver un alternative moins transformée: du yaourt nature avec des fruits à la place du yaourt aromatisé (lisez l’étiquette, vous serez surpris par le nombre d’ingrédients!), de la farine semi-complète à la place de la farine blanche, des biscuits simples (farine, beurre, sucre, oeufs) à la place des cookies ultra giga moelleux dedans et crunchy dehors, de la soupe fraîche à la place de la soupe en boîte… Et une fois que vous avez pris cette nouvelle habitude, faite le même exercice avec un autre aliment et ainsi de suite.
Si vous souhaitez faire un pas de plus, je vous accueille lors de mes consultations à Rixensart pour vous guider et vous accompagner dans la mise en place de changements concrets et réalistes. Vous pouvez aussi participer aux ateliers culinaires que j’anime dans le cadre de Evreating, pour apprendre à cuisiner votre santé! Je distille également des conseils et des infos sur ma page Facebook, sur laquelle je vous invite d’ailleurs à partager vos meilleures recettes et astuces pour être en pleine forme.
Pour nous les belges, vous l’aurez compris, c’est donc plus de vrai, de naturel, et de végétal. Bon appétit!